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La Bolivie (1)

Mapirira bien...

Donc, avec Silvia, mon amie espagnole, nous décidons de partir pour les Yungas, la région tropicale au nord de La Paz. C’est une région plutôt chaude, en termes de climat. Ceci implique une descente radicale et un passage à une altitude un peu plus humaine que les 3200/3800m auxquelles se situe La Paz. En fait, pour arriver à Coroico, notre première destination dans les Yungas, il faut d'abord monter jusqu’à 4500m et, ensuite, descendre 3400m de dénivelé d'une seule traite (sur moins de 70 Km), puis, grimper à nouveau environ 400m de dénivelé pour enfin atteindre la sympathique Coroico.
 
En fait, cette descente vertigineuse est considérée comme la ROUTE LA PLUS DANGEREUSE DU MONDE ! En fait, foi de Yoyo, c'est du pur pipeau… C'est juste que, au début, elle est vraiment bien inclinée, mais elle reste tout de même asphaltée et assez large pour qu’au moins trois véhicules puissent se croiser... Je n'ai pas vu le danger...  Avec Silvia on était à la fois déçus et rassurés. Ensuite, la deuxième partie du trajet est une piste de terre pas large du tout avec de jolis précipices mais, encore une fois, pas vraiment dangereuse. J'imagine qu'en saison des pluies c'est une autre histoire...
 
Quoiqu’il en soit, nous arrivons sans encombres à Coroico et c'est bien là le  principal. Pour la petite histoire tout de même, que je vous dise que Silvia, après avoir lu toutes sortes de trucs sur cette route et avoir écouté les rumeurs les plus folles propagées par des touristes profondément débiles qui affirmaient qu’un bus tombe au ravin toutes les trois, ou même toutes les semaines… Pourquoi pas tous les jours  tant qu’ils y sont ? Bref, Silvia flippait plus que moi. Je lui ai donc proposé de prendre un bus prenant une autre direction, vers Chulumani, et, de là-bas, prendre un autre bus pour Coroico. Finalement je l’ai convaincue que nous étions en saison sèche et que ça ne devait vraiment pas craindre (sinon je ne l’aurais pas pris moi non plus !). Résultat : le lendemain, dans les journaux du coin, nous apprenions que le bus La Paz - Chulumani s'était  planté sur une route soi-disant plus sure, et qu'il y avait 5 morts et 16 blessés... En gros, elle a eu chaud Silvia...
 
Il faut dire que ça fait bien de dire que c'est la route la plus ‘DANGEREUSE DU MONDE’, ça attire les touristes américains et israéliens qui se font la descente à vélo pour 30 à 40 USD. Vous vous rendez compte ? Dans un pays ou l’on peut trouver un hébergement à partir de 15 FF (2,5 USD) et que l’on mange un pur repas pour 4 FF, ils facturent la location d’un VTT avec un guide pour le groupe jusqu’à 300 FF. C’est du délire ! En tout cas, pour quelqu’un qui voyage avec un budget ‘routard’ comme le mien, c’est juste pas possible… M’enfin, s’il y en a qui sont prêts à raquer, pourquoi pas ? Enfin... Passons...
 
Donc, Coroico, très joli. L’endroit est superbe, avec de superbes vues panoramiques sur les montagnes environnantes, ambiance bien relaxe et des jus d'orange à vous damner un pape... Si ce n'était déjà fait ! 

Apres 2 jours dans ce petit paradis nous partons plus au nord, et toujours plus bas en altitude, descendant jusqu'à Guanay, au bord du fleuve Mapiri, bien dans la forêt tropicale. Malheureusement, sur le chemin, pendant environ 6 ou 7 heures, nous mangeons de la poussière et ça me déclenche une méchante angine. Deux Jours plus tard, nous prenons un bateau pour remonter le fleuve Mapiri jusqu'au village du même nom. Nous avons de la chance parce que si nous avions descendu le fleuve Mapiri au lieu de le remonter, nous aurions eu une belle surprise. En effet, après Guanay, il devient le fleuve KAKÀ, et ça doit pas être la joie de naviguer dessus… Bref, nous remontons sous un soleil de plomb un fleuve peu profond avec des rapides et tout et tout, dans une pirogue qui prend l’eau, avec un gars qui écope toutes les cinq minutes... C’est bien folklo.
 
À Mapiri, mon angine me reprend et, le  lendemain, elle s'est transformée en grippe carabinée. Et comme nous devons encore faire 5 h de chemin de terre très très très poussiéreux, mon état ne fait qu'empirer... Malheureusement, nous nous trouvons à un minimum de 8 heures de route de la civilisation... Le soir, nous sommes à Consata, après avoir entamé un le dernier virage de notre boucle pour enfin nous diriger vers le sud-ouest et le Lac Titicaca.
 
Après une nuit enfiévrée et délirante (au vrai sens du terme), je vais un peu mieux. Ceci dit, les 8 heures de chemin encore très poussiéreux finissent par m'achever. Et lorsque nous arrivons à Sorata (dans les montagnes au nord-ouest de La Paz, au pied du mont Illampu, 6400m et  des brouettes), je ne suis pas très beau à voir. Ce dernier voyage fut épique et je suis vraiment heureux d'arriver.

Le lendemain, direction le Lac Titicaca et un nouveau passage de frontière pour retourner au Pérou afin d'éviter la grève générale dont ils parlent toujours... Nous sommes à Puno au bord du lac, où je commence à récupérer tranquillement. Je m’en vais voir le cimetière inca de Silustani, sur une péninsule. C’est un endroit très calme et de toute beauté, avec des tours funéraires impressionnantes. On en voit de similaires lorsqu’on lit ‘Tintin et le temple du soleil’. On appelle cela des ‘chulpas’. Quoiqu’il  en soit, c’est vraiment une jolie visite.

Puis, le lendemain, nous allons visiter Los Uros, ces îles flottantes que les gens du lac, côté péruvien, construisent en roseau (totora) depuis des siècles... Hallucinant ! Quand on marche dessus on s'enfonce un peu, et l'on peut voir sur le sol le mouvement des vagues qui passent en dessous. Ça aussi c’est une jolie expérience. L'après-midi, je dis ‘au-revoir’ à Silvia car elle reste au Pérou pour prendre son avion le 14 août, et je file en Bolivie de nouveau, à La Paz, pour la troisième et dernière fois... Dans le bus, je fais la connaissance de Loïc et Antoine, deux français fort sympathiques qui sont là pour quelques semaines de tourisme. Nous descendons au même hôtel et passons une excellente soirée ensembles à chanter et jouer de la guitare.

Malheureusement, le lendemain, je fais une rechute de ma grippe et passe une sale journée de fièvre et mal de bide… Après 2 jours sur place, j’ai l’impression d’être cette fois-ci définitivement guéri. Je quitte donc La Paz ainsi que mes nouveaux amis français en direction de Cochabamba. Je crois que j'ai bien fait. Sur le trajet, d'abord, il y a des flamands roses dans un lac à 500m du bord de la route. Ensuite, la ville elle-même est seulement à 2500m d’altitude, ce qui veut dire que le soleil chauffe et que l’on peut respirer. La ville est super agréable et ça fait donc trois jours que je me relaxe ici.
 
Je visite la maison-château du baron de l'étain, Simon Patiño, de l'entre-deux-siècle, un vrai bijou, réalisée par des français et des japonais (pour les jardins), et où De Gaulle avait dormi en visite en Bolivie,  même que l'on avait dû scier le lit magnifique pour laisser dépasser ses longues jambes...

Je profite également de mon passage dans le coin pour aller visiter le tranquille et typique petit village de Tarata, dans les environs de Cochabamba, et en ramène quelques photos et jolis souvenirs.

Bon, voilà, cette nuit je pars pour Sucre, l'autre capitale officielle de la Bolivie, il parait que c’est un bijou d'architecture coloniale, et toujours à une altitude humaine… Un petit 2800m...

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