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Le Brésil (4)

Le Pantanal en vert...

Je suis à Corumba. Je descends dans une auberge pas chère et rencontre immédiatement Gregoire et Sophie, un couple de français bien sympas qui viennent de Bondy. Ils sont dans une chambre voisine et l’on commence à passer un peu de temps ensembles. Le soir, nous rencontrons Daltro, un peintre local, très bon, qui accepte de peindre sur ma guitare. On finit la soirée chez lui à jouer de la guitare, chanter et boire à tue-tête. Le lendemain, on le revoit et il me propose de peindre une peinture encore plus jolie sur ma guitare. Le résultat m’enchante. Ensuite, nous nous rendons au port avec mes nouveaux amis car nous voulons prendre ensemble une lancha à travers le Pantanal (la zone marécageuse la plus grande du monde). 

Le lendemain, nous sommes partis. La lancha est sympa et nous avançons bien. Les paysages sont plus beaux que sur l’Amazone et l’on voit une foultitude d’oiseaux. On croise aussi d’autres bateaux et même des locaux sur des canoës. La fin de journée nous donne l’occasion de faire quelques très jolies photos de la lumière du soir se reflétant sur le fleuve. Puis, le lendemain, dans la journée, nous débarquons. Nous sommes toujours dans le Pantanal, au milieu de nulle part, mais sur un chemin de terre bordée de marécages. Nous commençons le stop en marchand un peu le long de ce chemin. On voit quelques jacarés (petit crocos locaux) dans l’eau, à quelques mètres de nous, mais je crois que les bestioles ont plus peur de nous que le contraire. Heureusement, au bout d’une petite heure, un camion providentiel nous embarque et nous emmène sur deux cent kilomètres, de quoi nous faire sortir du Pantanal, jusqu’à Cuiaba. Nous y prenons nos quartiers pour la nuit avant de repartir le lendemain en direction de Brazilia.

Notre but de ces jours-ci est de nous rendre à Brazilia. C’est à environ 1000 kilomètres et on va faire ça en stop. Si on gère bien, on peut y être demain soir. La première journée de stop se passe bien pour nous. Nous prenons même le loisir de faire du tourisme en nous arrêtant visiter la Chapada do Guimaraes, une sorte de vallée avec des falaises abruptes et une jolie chute appelée : Vela da Noiva (La voile de la fiancée). Nous poursuivons cette journée toujours en stop et le chauffeur de la camionnette qui nous emmène nous montre même le tatoo qu’il a trouvé au bord de la route. Le soir, nous campons près d’un relais routier.

Le lendemain est un jour un peu particulier. En effet, vers midi, alors que nous avons encore progressé et que nous ne sommes plus qu’à 2 ou 300 kilomètres de Brazilia, nous nous arrêtons dans un relais routier pour casser la croûte du midi. Tout le monde a les yeux rivé sur la télé, ce qui n’est pas spécialement inhabituel. En revanche, ce qui l’est inhabituel, c’est le réalisme de la bande annonce de la nouvelle super production hollywoodienne qui semble passer en boucle. C’est alors que l’on comprend : L’Empire State Building a vraiment été frappé par des avions et les deux tours se sont vraiment écroulées. Notre maîtrise du portugais ne nous permet pas vraiment de comprendre tout ce qui se dit aux infos mais nous réalisons à quel point tout cela est sérieux.


Malgré tout, nous devons repartir. Nous passons le reste du voyage, à l’arrière d’un semi-remorque, à en discuter et à nous demander quelle va être la réactions des USA. Finalement, nous arrivons à Brazilia en fin de journée, assez tard, et trouvons tout de même un hôtel bon marché pour nous loger. Quelle journée de fou !

 

Le lendemain, même si tout le monde ne parle que de cela, nous arrivons tout de même à nous détacher de cette actualité unique pour entreprendre la visite de la ville armés, chacun de notre côté (Greg et Sophie, et moi), d’une pellicule noir et blanc. Une fois développée, ces photos me prouveront que Greg a un vrai regard de photographe qui me fait cruellement défaut… Tant pis. Ceci dit, la ville est très intéressante et j’en apprends un peu plus sur Kubitschek et Niemeyer, les ‘pères’ du projet. Saviez-vous, par exemple, que Brazilia a la forme d’un arc et d’une flèche ? Saviez-vous qu’elle est sortie de terre en quelques années, pour être inaugurée début 1960 ? 

Au bout de quelques jours sur place, je quitte mes amis français, en espérant les revoir en France après mon retour. Je pars en, toujours en stop, pour Belo-Horizonte. Cette première journée est difficile, d’un point de vue transports, et je dois m’arrêter pour passer la nuit dans un hôtel un peu douteux d’une petite ville à mi-chemin entre Brazilia et BH (Belo Horizonte). Le lendemain, je parviens enfin à rejoindre la capitale de l’état du Minas Gérais et j’en suis ravi !

 

Belo Horizonte est une ville réputée jeune et étudiante. Il y fait beau une grande partie de l’année. On y trouve des palmiers dans les parcs du centre-ville et quelques vagues restes d’architecture coloniale portugaise. Le timing de ma visite ne pourrait être meilleur car le lendemain de mon arrivée s’ouvre un festival international du cirque du monde non loin du centre. Je m’y rends sans plus attendre et rencontre quelques participants plus ou moins officiels, notamment une troupe française de Nantes : ‘Maboul and Cie’, et des circassiens locaux. Avec ma gratte, je m’intègre plutôt bien et nous passons d’excellents moments avec ces jeunes gens bien sympathiques. Je fais également la rencontre de Soraya Silva, une belle horizontine…


Au bout de quelques jours sur place, j’ai déjà pas mal visité la ville et ses proches environs quand Soraya m’emmène voir sa famille (des oncles et tantes) à l’occasion d’un anniversaire. L’après-midi passé parmi eux m’enchante totalement. Tout le monde est absolument adorable avec moi. Il y a notamment un oncle de Soraya qui nous fait tous nous écrouler de rire au cours d’un tango mythique qu’il danse avec une autre tante. Malgré tout, après deux semaines passées sur place, je me décide à poursuivre mon chemin et quitter mon hôte de ces derniers jours.

Je me dirige maintenant vers le sud-est, en direction de Sao Paolo. Le stop fonctionne toujours plutôt bien. Je m’arrête en route à Tres Coracoes. Pourquoi, me direz-vous, un tel choix ? D'abord parce que je voulais passer un petit peu de temps dans une petite ville de province, sans attrait touristique particulier... Quoique. En effet, Tres Coracoes est la ville qui a vu naitre le plus grand footballeur de tous les temps : Non ce n'est pas Zidane, ni Maradona, ni même Michael Owen ou Robbie Fowler (quoique...), mais bien Edson Arantes do Nascimiento a.k.a. Pelé.

 

Personnellement, le garçon en lui-même ne me plait pas vraiment... Enfin ce que je sais de sa vie extra sportive par les médias, notamment au niveau de ses mauvaises fréquentations, telle le pape en personne... Mais ça me fait plaisir de passer par là pour voir un peu comment évolue une légende vivante. Je ne suis pas déçu. La ville vit à un rythme très lent et, sans en faire trop, rend tout de même assez hommage à son "enfant chéri". Les gens sont vraiment cool par là et je passe donc trois jours forts sympathiques. J’assiste même à l'importante victoire du Brésil sur le Chili dans un bar et l'ambiance est énorme. 

Ensuite je descends à Sao Paolo pour aussitôt reprendre un bus pour Curitibà. Je visiterai Sao Paolo quand je reviendrai fin décembre dans les environs... Curitibà, comme dit mon guide, est l'une des trois villes les plus propres d'Amérique du Sud... C'est vrai que c'est propre, et c'est agréable... Et, pour une fois, je trouve que les urbanistes ont fait du bon travail... Et je vous dis ça alors que je ne donnerai pas ma sœur à marier à un urbaniste... ni à un taxi, ni à un banquier et encore moins à un assureur... D'abord je ne donnerai pas ma sœur à marier à n'importe qui parce qu'elle n'est pas à moi... Par contre, je suis prêt à la vendre au plus offrant...

 

Non, c'est vrai que la ville n'est pas trop mal foutue avec une grande artère piétonnière en son centre et des édifices qui ont l'air de prendre en compte que ce sont des êtres humains qui habitent dedans (pas tout le temps, des fois il y a aussi des taxis, ou des banquiers... etc.). En plus, C'est cool, je recommence à gratter un peu devant un bar de la voie piétonne et fait quelques ronds utiles... Bon, mais il faut quand même que je quitte Curitibá pour les choses sérieuses : Foz do Iguaçu. 

Certains d'entre vous y sont passé (Alix, Julie, Leslie, Violaine, Greg et Sofai), et peuvent confirmer mes dires : C'est grandiose. En fait, la ville se trouve à 27 Kms des chutes d'Iguaçu. Ces chutes forment la frontière entre l'Argentine et le Brésil et se trouvent principalement côté argentin. Donc, en les visitant à partir du Brésil on n'en a Qu'une vision panoramique... Personnellement, ça me suffit. En plus le temps est exceptionnel et je me régale. Il a beaucoup plu ces dernières semaines et les chutes sont donc à leur débit maximum. L'eau est évidemment boueuse, mais ça reste un endroit exceptionnel.

Le matin, j'ai visité la centrale hydro-électrique d'Itaipu, le plus grand barrage du monde, construit par le Brésil et le Paraguay, à 12 Km au nord de Foz. Quelques chiffres qui justifient amplement une visite (GRATUITE !) de ce gros machin. 8 Km de long ... PAF ! 165 m de haut en son point le plus élevé, re-PAF ! Avec le béton utilisé on aurait pu construire 210 stades Maracaña (le plus grand stade du Brésil, à Rio), Et avec l'acier utilisé on aurait pu faire  360 tours Eiffel... (là je doute... Quand même, NOTRE tour Eiffel...). Bon, les deux derniers j'aime bien, ça fait « staïle Â» dans une conversation d'adultes...

 

Bref, après ça, je passe au Paraguay (pensée pour les mêmes : Julaï, Alix, Leslie et Violaine), à Ciudad del Este, chez les sympathiques paraguayens... Puis, à Encarnación où je suis en ce moment, dans le sud du pays, à la frontière avec l'Argentine. Aujourd'hui j'ai visité une mission Jésuite et, outre l'aspect religieux, c'était très intéressant. 

Voilà, dans un proche futur (Demain) Je me rends à Asunciòn, la capitale, et après trois ou quatre jours là-bas, je monte en bateau sur mon vieil ami plein de moustiques : Le Rio Paraguay, jusqu'à Concepción ou je resterai une paire de jours, en principe, avant d'entamer la longue traversée du Gran Chaco vers la Bolivie, toujours plus vers l'Ouest. 

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