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La Bolivie (2)

Passe-moi le Salar...

Je pars donc de Cochabamba pour Sucre, l'autre capitale officielle de la Bolivie. Au matin, en sortant de mon bus, je fais la rencontre d'Alix et Julie, deux étudiants en médecine qui prennent 3 semaines de vacances en Bolivie après un stage d'un mois et demi au Paraguay. Comme on s’entend tout de suite plutôt bien, on prend une chambre dans le même  hôtel et c’est le début d'une semaine en commun. Nous visitons donc Sucre, qui est une très jolie ville coloniale et assistons même à un concert d'un monsieur très vieux et très liquide qui joue des morceaux de charango (petite guitare des Andes avec au moins 36 cordes, ou alors je ne sais plus compter...) désaccordé en chantant des trucs bien louches... Je recroise mes 2 potes français de La Paz (Loïc et Antoine), sans l'Allemande, mais comme ils ont un jour de retard sur nous, nous partons le lendemain matin de leur arrivée, tout en prévoyant de visiter le Salar d'Uyuni ensemble (retenez, c'est important pour la suite...). Nous rencontrons également deux autres étudiants en médecine qui sont, en l'occurence, des étudiantes : Leslie et Violaine. Comme elles sont très sympas aussi, on traine un peu avec elles. Et puis, pour terminer, Alix, Julie et moi allons tout de même voir des traces de dinosaures dans une cimenterie a côté de Sucre, sur une paroi mise verticale par des mouvements tectoniques... Heureusement, Julie, une spécialiste en tectonique nous explique tout ça...

Puis nous prenons le bus pour Potosi. Potosi, en gros, ce fut la réserve d'argent la plus grande de tous les temps (ça fait style comme formule, non ?). 


Les espagnols l'ont tellement exploitée, pardon... Les espagnols ont tellement exploité les indigènes dans des conditions de travail qui feraient rêver Madelin et Seillere, pour qu'ils extraient l'argent de la montagne d'argent qui domine Potosi : le Cerro Rico, qu'il n'en reste quasiment plus, et, aujourd'hui, on n'exploite plus quasiment que du zinc et du bronze dans le coin. Pour le côté dénonce, sachez tout de même que ma grande amie, l'Eglise Catholique Romaine, toujours opposée aux drogues, surtout celles qui suppriment la douleur (faut la comprendre, la douleur et la misère humaine c'est son fonds de commerce), l'Eglise donc, était opposée à la consommation de la feuille de coca. Cette dernière a pour effets, entre autre de diminuer les sensations de froid, de faim et de fatigue. Donc, comme il s'agissait de l'enrichissement de la couronne d'Espagne et donc du sien, l'Eglise autorisa qu'a Potosi (et dans d'autres lieux miniers des Andes ou l'esclavage était de mise, comme les mines de mercure de Huancavelica) que les indigènes consomment la coca... Bravo qui ?

Bref, Potosi se développa au XVIème et XVIIème siècle jusqu'à devenir la plus grande ville des Amériques, avec un rayonnement culturel et commercial rivalisant avec Paris, Londres et Séville (ça, je l'ai trouvé dans les guides...). Aujourd'hui, c'est une ville très pauvre, mais il reste une architecture coloniale très jolie dans tout le centre-ville. Il parait qu'avec ses 4000 m d'altitude, c'est la ville d'importance la plus haute du monde, ce dont je doute, mais bon... Les guides, toujours les guides...

 

Bon, nous passons un jour et demi à Potosi, et nous ne faisons même pas « LE TOUR Â» à faire à Potosi, vous avez deviné : la visite d'une mine. On se contente d'une petite marche sur les flancs du Cerro Rico et on a raison... D’abord parce que, personnellement, ça ne m’excite pas spécialement d’aller voire la misère humaine en plein travail... Et ensuite, parce que le lendemain, dans les journaux, on apprend que des mineurs de 2 coopératives différentes se sont battus à coup de dynamite pour une histoire de concessions. Résultat : deux d’entre eux sont dans un coma grave et on déplore également quelques blessés (quatre je crois)... On ne sait jamais, on aurait pu se trouver la... Le plus triste dans tout ça c’est que ces mineurs se battent pour des concessions qui ne leur appartiennent pas et dont ils ne verront jamais que les miettes des profits que leur exploitation laborieuse de ces concessions va dégager.

On prend donc la direction d’Uyuni et son fameux Salar... Au départ du bus de Potosi je me chauffe avec une dame du terminal de bus qui veut nous arnaquer, elle commence à faire retenir le bus parce qu'on ne veut pas payer sa taxe imaginaire... Une famille d'espagnols s'en mêle et je dois m'énerver, a la grande surprise et au grand dam de mes compagnons Alix et Julie, et lâcher quelques insultes en Français aux sujets espagnols... Il faut dire, à ma décharge, que je ne connais pas les insultes en espagnol... Bref, après 7 heures de route arrivons à Uyuni et réservons un tour de 4 jours pour le lendemain matin. 

 

Autre petite intervention culturelle : le Salar d'Uyuni est le lac salé le plus grand (12000 Km2) et le plus haut du monde (3659m). C'est en train de devenir l'attraction touristique numéro 1 de la Bolivie, au même titre que Machu-Picchu au Pérou. Donc, plein de touristes, dont moi... Normal. Bref, nous partons le lendemain matin à 7 dans une jeep plus le chauffeur, nous trois donc, plus une autrichienne chiante qui ne veut pas que l'on chante a tue-tête dans la voiture, surtout moi je crois... une suissesse plutôt jolie, ça aide à se faire des amis, en plus, elle, ça ne la dérange pas que je chante, et 2 français un peu fou mais top cool et qui sortent de très bonnes vannes (je ne t'oublie pas Richard) Richard et Dimitri.


Le premier jour est le jour consacré au Salar proprement dit... C'est extraordinaire, et (grâce à mon Karma des tours) on a un beau temps hallucinant. On a parfois l'impression d'être à un pôle, entouré de neige et de glace. C'est tout simplement magique et c’est une expérience à vivre absolument. Le soir, problème d'hôtel. Finalement, nous mangeons à minuit et demi et nous couchons a une heure dans une pièce plutôt froide. Le lendemain, on repart et on traverse la vallée de piedras aux formations rocheuses érodées par le sable et le vent, aux formes étranges. Très sympa.

Puis, l'on monte vers la Laguna Colorada que, malheureusement nous voyons au coucher du soleil, heure à laquelle on ne peut profiter pleinement de ses couleurs rouges et blanches. Il faut dire que la jeep tombe souvent en panne, et Virgilio, le chauffeur, de la réparer toutes les 30 minutes, en risquant parfois sa vie... Imaginez une jeep sur un cric et celui-ci en équilibre précaire sur une pierre, et notre Virgilio en dessous... Bref, deuxième nuit, deuxième problème d'hôtel, en gros l'agence nous plante deux jours de suite, ce qui énerve un peu tout le monde... On termine dans des logements de mineurs, surement chauffés par la géothermie, mais sans thermostat... résultat, on dort par 30 degrés, et certains, comme moi, sur un matelas par terre, avec la poussière. Le lendemain tout le monde est cassé et souffre de la gorge.

Le matin tout de même, on se ballade parmi des fumeroles très impressionnantes.


On se baigne ensuite dans des sources d'eau chaude à 4000m et des brouettes, expérience géniale. Puis, direction la Laguna Verde que nous ne voyons pas verte parce qu'elle est... gelée. En gros ce n’est pas la saison pour la voir. Evidemment, a l'agence, avec leur jolies photos, ils ne nous en ont rien dit de cette histoire de saison... 


Coup dur aussi, on lâche nos deux français et la suissesse qui passent au Chili, à 7 Kms de là. Ça nous calme pas mal... En plus, on garde l'autrichienne ! Heureusement elle change de véhicule avec un québécois bien sympa : Marcel, de 42 ans, que je vais revoir dans quelques jours, et en novembre, quand je descendrai le Chili.

 

Le retour se fait dans une fausse ambiance et l'on finit, une dizaine, à se plaindre à l’agence sur les conditions de notre tour. On récupère 10$ plus symboliques qu'autre chose.... Ceci dit, personnellement, je suis enchanté d'avoir fait ce tour car on a vu et vécu des trucs extraordinaires...

C'est à ce moment-là que, deuxième coup dur, Alix et Julie me lâchent car ils vont sur La Paz et moi je descends vers le sud. Je reste avec Marcel et, le lendemain, je retrouve mes deux français Loïc et Antoine. Avec 4 amis de Loïc (Nicolas, Delphine, Carole et Vincent), Ils ont commencé le tour un jour après nous mais l'ont fait à l'envers, terminant par le Salar. Comme moi aussi je compte profiter de cette journée pour retourner au Salar par mes propres moyens, ils arrivent à m'incruster dans leur jeep en disant au chauffeur que je ferai l’animation musicale... Ce qui fut dit fut fait et, finalement, je visite à nouveau le Salar avec eux, comme prévu initialement... C’est fut une autre pure journée et l'on se marre beaucoup. 

Puis l'on se quitte tous, eux remontant vers le nord et moi descendant vers le sud. Je prends donc le train à 2H35 du matin pour Tupiza, une ville du sud, près de l'Argentine, très sympa, et plus chaude que l'Altiplano. J’y rencontre des jeunes sympas qui grattent pas mal... Il faut dire que Tupiza est la ville (le pauvre est mort en février) d'Alfredo Dominguez, grand musicien Bolivien. Une délégation de 140 français et suisses est même venue récemment lui rendre hommage. Je profite de mon temps sur place pour aller visiter les formations rocheuses et la vallée aride qui se trouvent juste derrière Tupiza. 

Ensuite, je me déchire au niveau des bus car je voulais aller directement à Tarija, et finalement, je dois prendre un bus pour Villazon, ville frontiere avec l'Argentine pour plus cher et avec une perte d'une journée. Ceci dit tout n’est pas perdu car j'en profite pour mettre les pieds en Argentine et rencontrer un peintre argentin très sympa avec qui nous discutons beaucoup de la guerre des Malouines où celui-ci a perdu un frère. 

Puis, je repars pour Tarija ou je suis en ce moment. Tarija est une jolie ville toujours au sud, à seulement 1800m, ce qui fait que le climat est génial, il fait bon, il fait chaud... ça fait plaisir de ressortir les tongs... Dès demain, je me dirige vers le nord, vers Santa Cruz de la Sierra, ou je prendrai un train pour le Brésil dans environ 10 jours, non sans être m'être auparavant arrêté à La Higuera, de triste réputation, puisque c'est  là que Che Guevara fut assassiné par l'armée Bolivienne.

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