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Le Chili

Yoyo à la Patagonie des genoux

Aujourd’hui, je prends un bus pour Santiago. Je ne suis pas particulièrement attiré par la capitale chilienne. Je ne souhaite donc pas m’y attarder. Une fois arrivé, je fais un petit tour dans le centre avant de reprendre un bus pour Temuco à environ 450 Kms au sud (non sans avoir d'abord fait peindre l'ultime "tableau" sur la table de ma guitare par un peintre de la Plaza de Armas de Santiago...). 

Le matin, encore dans le gaz, je commence le stop en direction de Puerto Montt, ma destination. Après une journée de succès autostopiques divers j'arrive à Puerto Montt dans la voiture d'Alfredo, un gars fort sympathique puisque, dans sa lancée de geste de bonté, il m'emmène sur son lieu de travail, un petit port dans un parc national (Parque nacional Alerce Andino), m'invite à dormir chez lui, et, pour finir, m'offre même le restaurant. Que demande le peuple ?!? Je dois néanmoins nuancer cette vision idyllique de mon bienfaiteur en précisant que, lorsque nous abordons le sujet de la dictature et donc de Pinochet, Alfredo m’affirme que, sans les tortures et les disparitions, « Pinochet serait un vrai héro Â», notamment parce qu’il a « débarrassé le pays de la menace communiste et a relevé l’économie du Chili Â». C’est vraiment compliqué d’avoir affaire à un gars qui est adorable avec moi, me transporte, me nourrit et me loge avec la plus grande bienveillance, et qui, d’un autre côté, se révèle être un soutien d’une des pires ordures du continent… Bien sûr, je ne suis pas chilien et ne connais pas intimement la situation, mais je me suis assez renseigné pour savoir que le gouvernement d’Allende était un modèle de démocratie et que si les Etats-Unis n’y avaient pas mis leur grain de sel, ça se serait mieux passé économiquement et socialement, et il n’y aurait pas eu de coup d’état.

 

Quoiqu’il en soit, la rencontre d’Alfredo fait que la partie chilienne continue donc plutôt bien pour moi.Après un après-midi vers

 

Puerto Varas et Petrohué, deux villages au pieds des volcans Osorno et Chabulco, et au bord, respectivement, des lac llanquilhue et Todos los santos, par un temps magnifique, je rejoins Puerto Montt où j'embarque le lendemain pour Puerto Natales, 1400 Kms plus au sud, dans le sud de la Patagonie.

Ce trajet en bateau est, globalement, une arnaque... Oui, je sais, certain vont dire que je critique toujours tout... Ceci dit je maintiens de pied ferme... C'est une arnaque... Je vous explique : Cette compagnie, Navimag, pour bien la nommer et que vous sachiez que ce sont de vils arnaqueurs, dessert deux destinations principales pour passagers : Puerto Natales et la laguna San Rafael. Cette dernière est tout simplement un ENOOOOOOOOORRRRRRRME glacier qui se jette dans la mer et c'est juste hallucinant. Malheureusement cet endroit est un cul de sac maritime, loin, très loin à l'intérieur des terres, ce qui fait que l'on y va uniquement pour ça et que l'on y emmène que des personnes qui veulent le voir. Résultat : ça douille sec pour le porte-monnaie. Entre les deux, surtout si l'on se dirige vers le sud le choix est vite fait : Puerto Natales. Et c'est là que l'arnaque intervient... Ces charmants publicitaires mettent deux photos sur le prospectus, l'une d'elle montrant un bateau de taille raisonnable paraissant tout minuscule à côté du gigantesque glacier de la Laguna San Rafael, et en dessous, en tout petit, ils mettent : Laguna San Rafael, il ne mentent donc pas, mais comme ils mettent la photo sur le prospectus de Puerto Montt - Puerto Natales, dans ta petite tête, et je ne suis pas le seul, tu te dis : « Trop cool, je paye cher mais au moins je vais voir des trucs trop beaux d'la dance! » Et, en fait, les paysages que tu vois du bateau c'est joli, c'est clair, mais ils n’ont rien à voir avec ce à quoi tu t'attends... Encore une fois, ne me prenez pas pour le gars blasé qui a tout vu, mais c'est juste que j'ai été déçu par rapport à ce à quoi je m'attendais.

En fait, les plus beaux paysages sont ceux que l'on voit en arrivant sur Puerto Natales. Ceci dit, ça reste une expérience intéressante ces 4 jours de navigation en mer dont 14 heures dans le tumultueux et très remuant (rapport à la houle…) Golfo de Penas. On a même de la chance car en arrivant à Puerto Natales il y a du vent et le port ne nous donne pas l'autorisation d'accoster. Le capitaine nous emmène donc voir le glacier Balmaceda un peu plus loin, quelque chose de sympa qui, non content de ne pas être prévu, est une sortie que proposent les agences d'ici. Bref, je suis enfin à Pueto Natales.

En fait, les plus beaux paysages sont ceux que l'on voit en arrivant sur Puerto Natales. Ceci dit, ça reste une expérience intéressante ces 4 jours de navigation en mer dont 14 heures dans le tumultueux et très remuant (rapport à la houle…) Golfo de Penas. On a même de la chance car en arrivant à Puerto Natales il y a du vent et le port ne nous donne pas l'autorisation d'accoster. Le capitaine nous emmène donc voir le glacier Balmaceda un peu plus loin, quelque chose de sympa qui, non content de ne pas être prévu, est une sortie que proposent les agences d'ici. Bref, je suis enfin à Pueto Natales. 
Et voilà. Demain je prends un bus pour Punta Arenas afin de, le jour suivant, prendre un bus pour Ushuaia, l'un des buts de mon voyage. Vous comprendrez donc que je sois tout excité ces jours-ci... 


Le lendemain après-midi, je pars pour le parc national Torres del Paine, un lieu tout simplement exceptionnel, mêlant montagnes, glaciers, prairies et lacs d'un bleu! Mais d'un bleu, mes amis...! Après quelques heures de marche, j'y campe la première nuit au bord du Glacier Grey. Il fait un peu froid, toujours à cause de mon équipement de sous-amateur… Mais, je survis une fois de plus à une nuit glaciale sous la tente. Le lendemain je m’en retourne vers l’entrée du parc sous une pluie de plus en plus insistante, (pourtant, je ne voulais pas !). Je marche longtemps, longtemps, jusqu'à m'user les rotules et les ménisques, et arriver dans un piteux état au bus qui va me ramener à Purto Natales, écourtant d'un jour ma visite du parc, en raison des conditions climatiques et de mes jambes...


Aujourd'hui les américain de l'hôtel, un couple ma foi plutôt sympa, invitent tout le monde et c'est ainsi que, moi, Yoyo, l'anti-américain soi-disant primaire, je participe à mon premier repas de Thanksgiving ! Preuve, tout de même, que je ne suis pas le mauvais bougre… enfin…  Je m’abstiens même de toute réflexion fâcheuse sur les défauts de l'architecture nord-américaine et la fragilité de certains édifices…


Après quoi j'entamerai une lente remontée vers Buenos Aires en stop. 

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