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La Guyane Française

Cayenne, c'est pas le bagne...

La première vue que l'on a depuis l'avion c'est du vert. Du vert à perte de vue. Puis l'avion vire sur la gauche, puis sur la droite et l'on voit... du vert, et encore du vert. Finalement, on voit du noir aussi. C'est une rivière. Puis on voit du rouge. C'est la terre ! Très impressionnant ce rouge vif. Bref j'arrive à Cayenne et suis ravi d'être là. Un instant tout de même je me dis qu'il va s'en passer des choses avant que je ne revienne dans ce même aéroport pour repartir vers l'Europe. Mais bon, je suis là et il faut débuter ce voyage. Ça commence bien puisqu'un mec bien sympa me prend en stop et m'emmène en centre ville.



Mon plan est bien sûr de ne pas rester sur Cayenne, ni sur la Guyane Française plus que nécessaire et ce pour de basses mais bien réelles raisons économiques. La Guyane, comme vous ne le savez peut-être pas, est très chère. On dit que les prix y sont environ 30% plus élevés qu'en métropole. En fait, j'en sais rien. Je ne cherche pas à vérifier. Je prends une chambre atrocement chère et vais faire un tour. Je vois, en vrac, mes premiers palmiers sur une place centrale, la maison des amis de Jacques Chirac (ce qui me rend hilare, alors que j'ai mal aux dents tout de même !), et mes premiers échassiers marins sous ces latitudes…



Deux jours passent qui me permettent de régler mes petites affaires : mon visa pour le Suriname, mon soignage de dent gratuit chez un gentil dentiste qui m'averti que son remède n'est que temporaire… Et je trace la route vers Kourou… En stop bien sûr !

Kourou, J'en garderai, je dois l'avouer, un souvenir mitigé… Entre le mec sympa qui me prend en stop depuis Cayenne jusqu'à Kourou, qui m'invite à dormir chez lui, et qui gâche tout en me faisant son petit laïus sur ces clandestins qui sont tout de même très violents…


En plus mon mal de dents se réveille en pleine nuit et je ne ferme presque pas l'œil de la nuit, sauf vers les 6 heures du matin après 3 Dolipranes cul sec ! Une visite chez le dentiste plus tard, et je vais déjà mieux. Celui-ci me dit que j'aurai de la chance si mon alvéolite ne se réveille pas dans les jours suivants. Chanceux je suis ! Mais j'anticipe…



Pour fêter ma guérison je vais à la plage prendre le coup de soleil de ma vie ! hé oui ! une eau à 29° au moins sous un soleil de plomb ça ne pardonne pas. Enfin, ça me sert de leçon. Et croyez moi, après ça je ne ferai plus fait aucune imprudence concernant le soleil (enfin, très peu…). J'y vois aussi mes premiers vautours que je m'empresse d'ailleurs de photographier, croyant alors faire une rencontre exceptionnelle. En fait, des vautours, avec des pneus sur le bord des routes, c'est ce que l'on voit le plus en Amérique du Sud . M'enfin…



La plage de Kourou n'est pas particulièrement belle, peu ombragée d'une part, elle donne sur une eau certes chaude mais boueuse d'autre part. Enfin, quand je dis boueuse, c'est par opposition à l'eau habituellement limpide des Caraïbes. Ceci dit, pour un non initié comme moi, voir une plage avec quelques palmiers et une eau calme et chaude, fréquentée par des vautours, je suis déjà très content.



Comme prévu je repars assez vite de Kourou pour gagner la frontière le plus rapidement possible afin d'entrer dans des terres plus pécuniairement hospitalières. C'est toujours en stop que je me dirige vers Saint-Laurent du Maroni, ville frontière avec le Suriname. Je suis pris par deux mecs bien sympas qui m'indiquent un plan hébergement sur Saint-Laurent : Une maison de pôtes de pôtes à eux où ils se sont rendus quelques jours plus tôt à une soirée. Avant d'arriver, comme la nuit tombe, je dois camper à l'entrée d'un village, à côté du rond point précisément. D'ailleurs dans ce même village je vois pour la première fois un arbre rempli de lucioles qui lui donnent un air d'arbre de Noël en ce 23 octobre près de l'équateur…



Le lendemain, en arrivant à Saint-Laurent je me rends chez les pôtes des pôtes des gars de l'autostop de la veille, voir s'ils pouvaient me laisser camper sur un coin du jardin de leur joli vieille maison. Mon explication sur les deux gars qui m'ont rencardé sur eux leur paraît un peu surréaliste, mais le naturel de ces jeunes gens sympas reprenant le dessus aussitôt ils m'invitent carrément à dormir dans la maison, me prêtant même un hamac. Première rencontre vraiment cool donc !

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Ils s'agit en fait de trois ou quatre jeunes faisant leur service militaire dans le civil et qui bossent soit à l'ONF soit dans une association écologiste : Le Pou d'Agouti, soit … Je ne sais plus très bien… Mais bon, ils sont vraiment très sympas et je reste donc quatre jours au lieu d'une nuit. Au programme : glandouille, pêche dans le Maroni (fleuve faisant la frontière avec le Suriname) et aussi baignade. D'ailleurs, alors que les mômes du coin m'apprennent à faire tarzan au dessus de l'eau je réussi à m'exploser le petit orteil du pied gauche, à tel point qu'il devient tout bleu et que je finis aux urgences à passer une radio… Je commence bien pour ma première semaine en Amérique du sud : Une alvéolite et deux visites successives chez le dentiste, un coup de soleil de la mort qui tue et une presque fracture d'un orteil… Hé oui, presque, parce qu'en fait la radio indique que ce n'est pas bien méchant… Enfin j'ai mal pendant plus d'un mois… Alors…

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